De Jean Weber
Juillet 1659. Le cardinal Mazarin, Premier ministre du jeune Louis XIV et homme fort du royaume, est en route pour Saint-Jean-de-Luz, en vue de la négociation délicate du traité des Pyrénées devant mettre fin à trente ans de conflit entre l’Espagne et la France. Il fait étape en principauté de Bidache (Pyrénées atlantiques), à l’invitation d’Antoine III, duc et maréchal de Gramont. Le traité prévoyait le mariage de Louis XIV avec sa cousine l’infante Marie Thérèse, dont le Maréchal était allé en ambassade demander officiellement la main à Madrid.
Aux obstacles à la négociation, dont les amours interdites de Louis avec Marie Mancini, nièce de Mazarin, s’ajoute le piment d’un complot ourdi par les intégristes catholiques de l’époque, ralliés au séditieux prince de Condé, visant à ôter la vie à un Mazarin déjà mourant et accablé.
Dans cette fresque éblouissante, réel et fiction s’entremêlent lors d’un court épisode historique inscrit dans la petite souveraineté de Bidache, entre Béarn, Gascogne et pays basque. De rebondissements en coups de théâtre, Le Complot de Bidache rend l’histoire, petite ou grande, plus palpitante.
Genre : roman historique
Parution le 21 juin 2016
216 pages, 17 €
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La revue de presse
AVIS GOURMAND - Littéraire et gastronomique, le blog toujours très apéritif de Roger Feuilly (http://www.toutnestquelitresetratures.com/2016/08/pays-basque-le-complot-de-bidache-ca-vous-dit-quelque-chose.html) recommande la dégustation de ce Complot de Bidache et du temps jadis :
La vertu des auteurs est de raconter des histoires. Jean Weber n’y faillit pas, avec « Le complot de Bidache », lui qui a travaillé pour L’Humanité, les Dossiers du Canard Enchaîné, l’Agence France Presse (AFP) et désormais Sud Ouest. Son roman – pour être historique, un genre qui ne sied pas au « Musée Basque » de Bayonne, lui qui le refuse dans son rayon livres, sous prétexte qu’il prend des libertés avec la vérité – se lit d’une traite et apprend beaucoup sur le Pays Basque de l’époque de Louis XIV.
Nous sommes en juillet 1659. C’est en mettant ses pas dans le voyage du cardinal Jules Mazarin, premier ministre du jeune roi Louis XIV, vers Saint-Jean-de-Luz pour la négociation délicate du traité des Pyrénées devant mettre fin à 30 ans de conflit entre L’Espagne et la France et conclure le mariage de Louis XIV avec sa cousine, l’infante Marie-Thérèse d’Espagne, que Jean Weber chemine. Il nous emmène sur les routes d’entre Urt et Bayonne en passant par la petite souveraineté de Bidache, entre Béarn, Gascogne et Pays Basque.
A l’invitation du maréchal de Gramont, le cardinal fait halte à Bidache, là où se noue le complot par Jean Weber révélé. Un complot contre le cardinal Mazarin, ourdi par les intégristes catholiques ralliés au séditieux prince de Condé.
En vérité, l’auteur nous raconte la vie des Basques pendant cette période de l’histoire de France, rendant hommage aux gens du peuple, paysans, pêcheurs, petites mains au service de la noblesse provinciale, militaires et hommes de troupe enrôlés dans les armées des seigneurs locaux désireux d’asseoir leur puissance, synonyme de faveurs auprès du Roi. Le vocabulaire est riche des coutumes et expressions locales.
La gastronomie a aussi sa part, notamment dans la description du dîner en l’honneur du cardinal, depuis les amuse-bouches que Mazarin taquine jusqu’au gâteau de fruits rouges à la crème La Varenne, en passant par la quintessence de foie gras, la chiffonnade de jambon de Bayonne aux tranches quasi transparentes, le taloa (galette de maïs) de boudin et de pommes au cidre, les truitelles du Liboury à la façon navarraise, le feuilleté de pétoncles et de homard et ses crudités à la cardinal, la selle de chevreuil et panais sautés, oignons glacés et sauce aux baies sauvages flanquée d’un verre de Béarn rouge, les palombes flambées au capucin et tarte fine aux cèpes escalopés, les fromages affinés (Ardi gazna d’Iraty et sa confiture de cerises noires), le blanc-manger aux amandes avec ses biscuits croquants et la tarte labourdine (ancêtre du gâteau basque) et sorbet citron au cédrat irrigués par un verre de liqueur de prunelle au bon goût d’anis (patxaran). « Mangia, mangia. Ti fa bene » comme disait la mère du cardinal, Ortensia, pour l’inviter à se resservir. Bonne lecture, bon appétit et… large soif !
ROMAN HISTORIQUE, LE POUR ET LE CONTRE - Il faut sans doute être un peu inconscient pour oser braver à distance le jugement de Diderot ou celui de Théophile Gautier au sujet du roman historique. (Un genre que Hugo et Stendhal tenaient tout de même en estime). Voyez plutôt :
* Le roman historique est un mauvais genre : vous trompez l’ignorant, vous dégoûtez l’homme instruit, vous gâtez l’histoire par la fiction et la fiction par l’histoire. (Diderot)
* Walter Scott est mort. Dieu lui fasse grâce mais il a mis à la mode le plus détestable genre de composition qu’il soit possible d’inventer ; le nom seul a quelque chose de difforme et de monstrueux qui fait voir de quel accouplement antipathique il est né : le roman historique - c’est-à-dire la vérité fausse ou le mensonge vrai ! (Théophile Gautier)
L’avis de Marguerite Yourcenar est pour les amateurs du genre bien plus encourageant :
* Ceux qui mettent, écrit-elle, le roman historique dans une catégorie à part oublient que le romancier ne fait jamais qu’interpréter, à l’aide des procédés de son temps, un certain nombre de faits passés, de souvenirs conscients ou non, personnels ou non, tissus de la même matière que l’Histoire.
Alors, comment peut-on écrire un roman historique ? J’aime la réponse de Françoise Chandernagor à la question :
* D’un point de vue strictement littéraire, le roman historique pourrait bien être la quintessence du genre romanesque. Le sujet du roman c’est le temps qui passe ? Eh bien, le roman historique, c’est du temps qui passe... à l’intérieur d’un temps passé : du temps au carré ! Le sujet du roman, c’est l’homme mortel ? Le roman historique, c’est l’homme mortel à l’intérieur d’une société déjà morte.
Grâce à elle, je m’aperçois qu’avec " Le complot de Bidache " j’ai peut être voulu représenter le cardinal Mazarin mortel dans un Grand Siècle révolu. Une façon de les garder actuels ? Comme nous conservons sous forme d’anecdotes des fragments d’histoire de nos proches disparus pour nous prouver qu’ils ne sont pas morts tout à fait ? que nous en avons hérité ? qu’une forme d’éternité court à travers nous ?
Théophile Gautier qui écrivait beaucoup et ne craignait pas de se contredire d’une sentence ou d’un jugement l’autre restera dans l’histoire littéraire comme l’auteur du Capitaine Fracasse, roman historique avec capes et épées paru en 1863 mais dont il a situé l’action plus de deux siècle auparavant, sous Louis XIII...
Preuve qu’il ne faut pas dire " Fontaine je ne boirai pas de ton eau " alors que la soif d’histoire peut à tout moment vous surprendre.
Agréable à lire et imprégné à la fois des couleurs du Béarn, de la Gascogne et du Pays Basque, ce roman va vous plonger dans le passé, au coeur d’une époque troublée par les guerres et les complots, mais attachante. Roman historique vivant où tout n’est qu’apparence et faux-semblant il nous montre de quels détours et hasards nous sommes issus. Le personnage de Mazarin en migrant ambitieux, porteur pour la France d’immense projets, est à la fois rusé et profond. Au pied de la pyramide aristocratique le petit peuple aux mille métiers comme dans les romans picaresques ahane...
Répondre a ce messageDécouvert et formé par Richelieu, Mazarin qui était né dans les Abruzzes un 14 juillet (!) fait partie de ces migrants qui ont fait la France. Sans lui, Louis XIV dont il était le parrain n’aurait sans doute pas été le roi tout puissant à la tête de la première puissance d’Europe qu’il a été...
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