L’Élégance de la clé de douze relate les aventures drolatiques d’une intello pataude – la narratrice – dans le monde qui lui a toujours été le plus étranger : celui des artisans. Pas n’importe quels artisans, il est vrai. Ci-devant cols blancs et bardés de diplômes (HEC, CFJ, Sup de Co, Polytech) les hommes et les femmes qu’elle a rencontréS ont un beau jour envoyé aux orties leurs Très Hautes Responsabilités pour empoigner qui un tarabiscot, qui une pompe à dégorgement, qui une clé de neuf ou de douze... Et ils s’en trouvent tout heureux et tout aises.
Au fil de cinq portraits, Laurence Decréau, empotée certes mais pas si candide que ça, s’efforce de percer un mystère : comment de purs produits des classes prépa et des grandes écoles, des managers fringants, des intellectuels pétris d’abstraction, se retrouvent-ils aujourd’hui dans un atelier ? Quel cheminement intérieur tortueux – ou quelle révélation – les a conduits là ? Leur bonheur tout neuf tient-il du reniement ou de l’accomplissement ?
L’essai sous forme d’enquête questionne, de façon inattendue et toujours stimulante, la vision péjorative que sécrète la société vis-à-vis du travail manuel. Mais il explore aussi la possibilité de réussir une seconde vie professionnelle loin de la prédestination sociale.
Genre : Essai
Sortie le 20 février 2015, 128 pages, 12 €
Revue de presse